On vous explique | LE E LIQUIDE
INTRODUCTION
• Qu’est ce qu’un eliquide ?
Un eliquide est un mélange aromatisé destiné à être inhalé par l’intermédiaire d’un atomiseur pour cigarette électronique. Il se présente sous la forme d’un liquide de consistance huileuse odorante, transparent ou coloré. Lorsqu’il est chauffé à 60% par la résistance de l’atomiseur, il se transforme en vapeur et participe en ce sens au sevrage tabagique du vapoteur.
Un eliquide se compose de deux ingrédients de base : le propylène glycol (PG) et la glycérine végétale (VG). On parle de taux PG/VG pour indiquer leurs pourcentages : un eliquide en 50/50 désigne ainsi un mélange ayant des taux égaux de PG/VG dans sa composition.
S’ajoutent à la liste des ingrédients un ou plusieurs arômes et souvent de la nicotine dont la teneur est exprimée en milligramme par millilitre (mg/ml). On y retrouve également à très faible dose de l’eau oxygénée ainsi que de l’alcool éthylique, servant tout deux à fluidifier le mélange. Leurs quantités sont si infimes qu’ils ne figurent pas nécessairement dans la liste des ingrédients sur l’emballage du flacon.
Il existe une alternative au PG mais elle reste beaucoup moins répandue : le végétol. Réputé moins irritant, il est issu de la bio fermentation de la VG.
Les eliquides sont contenus dans des fioles en plastique ou en verre et selon la réglementation en vigueur. Le consommateur se fournit ensuite chez les boutiques dédiées aux produits de vapotage et spécialisées en la matière.
• Qu’est ce que la DLUO ?
La DLUO est la « date limite d’utilisation optimale » d’un produit, autrement nommée DDM depuis 2015 pour « date de durabilité minimale ». Il s’agit d’une indication figurant sur l’étiquetage du flacon et informant sur la limite de temps à ne pas dépasser pour bénéficier au mieux de l’efficacité du produit.
Cette mention n’est à ne pas confondre avec la DLC, qui est la « date limite de consommation » et qui concerne les produits périssables, comme les denrées alimentaires.
La DLUO d’un eliquide est généralement de 2 ans car elle correspond à celle des arômes :
Le propylène glycol (PG) a une DLUO de 2 à 3 ans ;
La glycérine végétale (VG) a une DLUO de 2 à 3 ans ;
Les arômes ont une DLUO de 1.5 à 2 ans ;
La nicotine a une DLUO de 5 ans.
Consommer un eliquide au-delà de sa DLUO ne présente pas de risques sanitaires pour le vapoteur, les fabricants sont d’ailleurs autorisés à commercialiser les produits dont la date est dépassée. Les arômes perdraient cependant de leur qualité gustative et la nicotine serait de moindre efficacité, ce qui n’aurait pas d’intérêt dans le cadre d’un sevrage tabagique réussi. Ainsi et pour les mêmes raisons, il est recommandé de vaper un eliquide jusqu’à 6 mois après son ouverture, à condition que celui-ci ait été conservé dans de bonnes conditions.
LE PROPYLèNE GLYCOL (PG)
• Qu’est ce que le propylène glycol ?
Le propylène glycol (PG) est un composé chimique utilisé principalement en tant que solvant au sein de bien des industries. Il est le fruit d’une réaction complexe synthétisée en laboratoire et suivant un processus de purification puis de distillation.
Il ne peut être labellisé « bio » car est issu de la pétrochimie (carbochimie) et non de l’agriculture biologique. Il ne se trouve en effet pas à l’état naturel mais n’existe que par le biais de manipulations chimiques. A température ambiante (20°C), il se présente sous la forme d’un liquide incolore, inodore et de consistance visqueuse.
Le propylène glycol possède pléthore de spécificités techniques intéressantes. Il est très largement employé au sein de nombreux domaines pour ses propriétés ainsi que sa relative innocuité. Son caractère émulsif lui permet de très bien se mélanger en solution aqueuse et dans les alcools, mais pas dans les huiles. Il a la particularité de se vaporiser à faible température sans dégradation et produit un aérosol pouvant servir de transport de molécules aromatiques et médicamenteuses. Le PG est également hygroscope, il absorbe l’humidité de l’air en capturant les molécules d’eau avoisinantes.
• Toxicologie du propylène glycol
Chez l’Homme, le propylène glycol est éliminé du sang en 2 heures et de l’organisme en 4 heures.
Il est classé GRAS (« Generally Regarded As Safe », c’est à dire « généralement reconnu inoffensif ») par la FDA (Food and Drug Administration). Cette substance est identifiée comme étant peu toxique en exposition prolongée, non mutagène, non cancérogène et n’agissant pas sur la fertilité. En inhalation, seuls quelques cas d’irritations respiratoires ont été relevés.
→ Répertoire toxicologique du PG par le CNESST (Commission des Normes, de l’Equité, de la Santé et de la Sécurité du Travail).
→ Fiche toxicologique du PG par l’INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité).
• A quoi sert le propylène glycol ?
Les applications du propylène glycol sont multiples et variées. Voici quelques exemples de domaines en faisant le plus usage :
• L’industrie agroalimentaire l’emploie à faibles doses en tant que conservateur (sous la mention E1520) pour endiguer le développement des moisissures et protéger les aliments des chocs thermiques. Il est également support de certains arômes et colorants alimentaires.
• C’est un émulsifiant améliorant l’onctuosité de préparations cosmétiques, il est de fait particulièrement prisé dans l’élaboration de crèmes hydratantes et après-shampoings. Il fait aussi office d’agent humectant antibactérien dans de nombreux autres produits du quotidien.
• Dans l’industrie pharmaceutique, le propylène glycol est utilisé comme aérosol et support de certains principes actifs médicamenteux, comme dans les sprays nasaux par exemple.
• C’est un composé employé dans la fabrication d’antigel servant aux circuits de chauffage et de climatisation des appareils aéronautiques. Il est pour cette raison associé à tord à de l’éthylène glycol (EG), une molécule hautement toxique pour l’Homme mais dont la structure chimique diffère complètement de celle du PG. En outre, la présence de propylène glycol dans ces produits impropres à la consommation n’implique en rien que cette molécule soit toxique.
• L’industrie du spectacle et du cinéma est certainement le domaine qui en consomme le plus. Il permet de simuler des effets de brume et de fumée, nous en avons d’ailleurs déjà tous vu dans les boîtes de nuit et les fêtes foraines !
• Le propylène glycol dans la vape
Le propylène glycol est à la fois un aérosol, un diluant servant de support aromatique et un conservateur au eliquide. Lorsqu’il est vaporisé dès 60°C par la résistance de l’atomiseur, il se condense sous la forme de micro gouttelettes qui constituent la vapeur de la ecigarette. Celles-ci retiennent les molécules aromatiques et la nicotine qui pénètreront ensuite dans les voies respiratoires du vapoteur.
Cet ingrédient présente un certain nombre d’avantages et d’inconvénients :
Les avantages
→ Le propylène glycol est un exhausteur de goût, cela en fait l’ingrédient phare de la restitution des saveurs.
→ Il participe au sevrage tabagique en améliorant le « hit », une sensation rappeuse en gorge induite par la nicotine et recherchée par les fumeurs. Il permet de plus une délivrance optimale de cette substance dans les voies pulmonaires.
→ Sa faible viscosité n’encrasse pas les matériaux de la résistance. Il préserve ainsi du « dry hit » (goût de cramé) avec les atomiseurs ne tolérant pas l’épaisseur de la glycérine végétale.
Les inconvénients
→ Le PG est un capteur d’eau, en consommer entraine donc une légère déshydratation qui se manifeste par une sensation de sécheresse au niveau buccal. Il est ainsi recommandé à tous les vapoteurs de bien s’hydrater au cours et après l’utilisation de leur ecigarette.
→ Pour les mêmes raisons, le PG peut provoquer une irritation des muqueuses au moment de l’inhalation. Certains vapoteurs y sont très sensibles à cause de la toux qu’il provoque, il faudra dans ce cas privilégier les eliquides avec davantage de VG dans leur composition.
LA GLYCERINE VéGéTALE (VG)
• Qu’est ce que la glycérine végétale ?
Les fabricants d’eliquides utilisent de la glycérine obtenue à partir d’huile végétale, généralement de tournesol ou de colza. On l’appelle également « glycérol » car il s’agit de la molécule principale de la glycérine. Elle est communément de type pharmaceutique mais peut aussi être alimentaire et devra dans ce cas présenter un certificat d’alimentarité.
Le glycérol est naturellement présent dans le corps humain et chez diverses espèces animales. Cette molécule ne se trouve en revanche pas à l’état naturel dans les végétaux. Le terme « glycérine végétale » renvoie simplement au fait que le glycérol a été obtenu d’après huiles végétales. Cette substance s’acquière en laboratoire selon 2 procédés chimiques : soit par saponification de corps gras, soit par trans-estérification d’huiles végétales.
Selon la nature de son grade, la glycérine végétale peut se voir attribuer une certification « bio ». Les critères biologiques diffèrent en effet d’une industrie à l’autre : une VG pourrait ainsi être labellisée selon le cahier des charges pharmaceutique et cosmétique, mais pas selon celui de l’alimentation.
La glycérine végétale se présente à température ambiante sous la forme d’un liquide incolore transparent et de consistance huileuse. Elle est totalement inodore et possède un goût légèrement sucré. Tout comme le PG, c’est un hygroscopique miscible en solution aqueuse et dans les alcools.
• Toxicologie de la glycérine végétale
Le glycérol n’est pas classé comme étant cancérogène ou mutagène et ne présente pas d’effet sur la reproduction.
→ Répertoire toxicologique de la VG par le CNESST (Commission des Normes, de l’Equité, de la Santé et de la Sécurité du Travail).
• A quoi sert la glycérine végétale ?
De nombreux secteurs d’activités utilisent la VG pour ses nombreuses propriétés physico-chimiques. C’est un terme avec lequel le grand public est d’ailleurs relativement familier.
• Elle est employée dans l’industrie agroalimentaire (E422) principalement en tant que conservateur, solvant et agent humectant ou épaississant.
• Dans le domaine cosmétique, elle sert d’hydratant antibactérien dans la fabrication de produits tels que les crèmes hydratantes, les dentifrices ou encore les savons.
• L’industrie pharmaceutique en ajoute dans les sirops pour la toux et expectorants, c’est aussi un lubrifiant permettant de faciliter la prise de médicaments.
• Et bien d’autres choses encore ! On trouve la mention de glycérine jusque dans la peinture, les détergents, le textile, la pâte à papier, le plastique et même les cigarettes.
• La glycérine végétale dans la vape
Cette base visqueuse qu’est la glycérine végétale sert de support humectant au eliquide. Elle simule un effet de fumée en produisant un aérosol d’une densité supérieure à celle du PG. Au cours de la vaporisation, elle se condense en fines gouttelettes qui viendront capturer la nicotine et les arômes du eliquide.
Elle présente à l’instar du PG son lot d’avantages et d’inconvénients :
Les avantages
→ Elle permet d’inhaler une plus grosse quantité de vapeur, ce que bon nombre de fumeurs et vapoteurs apprécient.
→ La vape qu’elle délivre est d’une douceur, d’une rondeur et d’une suavité supérieure à celle du PG. En plus d’être agréable, cela présente un avantage pour les vapoteurs ayant la gorge sensible.
Les inconvénients
→ La VG produit certes plus de vapeur, mais elle se consommera plus vite que le PG.
→ Sa grande viscosité détériore plus rapidement les matériaux de la résistance. Certains atomiseurs y sont intolérants, il faudra pour ceux-ci utiliser un eliquide ayant un taux limité de VG dans sa composition (inférieur ou égal à 50%).
→ Etant 3 fois plus visqueuse que le PG à température ambiante, elle aura tendance à étouffer les arômes et donc à écraser les saveurs du eliquide (taux supérieur ou égal à 80%).
→ Tout comme le PG, sa nature hygroscopique induit une légère déshydratation.
LA NICOTINE
• Qu’est ce que la nicotine ?
La nicotine est un composé organique naturellement présent chez certaines familles de plantes. On la retrouve principalement dans les feuilles de tabac, mais aussi en quantité plus minime dans les tomates, les aubergines ou les pommes de terre. Elle agit comme antifongique et insecticide naturel afin de préserver les végétaux des nuisibles.
La nicotine s’obtient sous sa forme la plus pure par extraction des feuilles de tabac. Elle prend l’apparence d’un liquide hygroscopique visqueux de couleur jaune à l’odeur caractéristique, d’où la différence de couleur sur les produits nicotinés. Cette substance est particulièrement sensible aux rayonnements UV et à l’oxygène. En cas d’exposition prolongée, elle s’oxydera et prendra une teinte plus foncée qu’à l’origine.
Au même titre que la caféine et la morphine, la nicotine fait partie de la famille des alcaloïdes. Elle détient un fort potentiel de dépendance et agit directement sur le système nerveux en tant que stimulant et anxiolytique. Elle permet notamment de libérer de la dopamine, un neurotransmetteur activant le circuit de la récompense. Sa consommation entraîne une augmentation de la fréquence cardiaque ainsi qu’une accélération de la pression artérielle, son usage n’est donc pas recommandé pour les personnes souffrant de maladies cardio-vasculaires.
Au cours de l’inhalation, la nicotine est absorbée par les capillaires sanguins des poumons. Quelques secondes lui suffisent ensuite pour parvenir jusqu’au cerveau, on parle alors de « shoot » car cela produit dans le sang des pics de concentration à chaque bouffée prise.
• Quelques idées reçues sur la nicotine
Contrairement à une idée reçue malheureusement répandue, la nicotine n’est pas cancérigène. Elle est cependant classée comme produit toxique par voie cutanée et sa dose létale est fixée comme allant de 500 à 1000 mg par l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Des quantités qui sont bien entendu largement éloignées de celles que l’on trouve dans les eliquides.
Ce n’est hélas pas la seule croyance imputée à tord à la nicotine. Beaucoup considèrent cette substance comme étant l’unique responsable de l’addiction au tabac, alors que la nicotine consommée seule ne provoque pas de dépendance. L’ensemble des facteurs expliquant l’addiction au tabac ne sont pas encore tous connus, mais l’on sait que c’est entre autre l’association de ce psychotrope à d’autres substances qui entraine une accoutumance à la cigarette. Nous pouvons citer par exemple les goudrons (responsables des cancers) et la présence d’antidépresseurs, les inhibiteurs de la mono-amine oxydase (IMAO). La gestuelle, le contexte social affilié à la cigarette ainsi que l’état psychique du fumeur peuvent aussi expliquer ce phénomène.
Autre piège finement orchestré par l’industrie du tabac : celui de la cigarette « light ». Un concept marketing fallacieux visant à flouer le consommateur, car seule la biodisponibilité de la nicotine est à considérer. Hors, la quantité de nicotine présente dans une cigarette n’est pas égale à celle qui sera absorbée par le corps humain. Un fumeur consommera en moyenne 2 mg de nicotine par cigarette fumée, quelque soit la marque ou la teneur mentionnée sur le paquet.
• La nicotine dans la vape
La nicotine s’utilise dans de nombreux substituts nicotiniques, c’est donc tout naturellement que l’on s’en sert dans les eliquides car il s’agit d’une alliée de taille pour arrêter de fumer. Il n’existe pas à ce jour de nicotine biologique, bien que des recherches soient en cours pour aller dans ce sens.
Elle est en grande partie responsable de la couleur naturelle d’un eliquide, le reste étant les arômes. Un produit à 0 mg/ml sera donc généralement transparent, quand les autres prendront des teintes allant du jaune pâle au brun foncé, en passant par le orange. Sa teneur est affichée sur le flacon et choisie par le fabricant. On trouve habituellement les grammages suivants : 0, 3, 6, 9, 12, 16 et 18 mg/ml.
La nicotine tient un rôle doublement important. Premièrement, elle délivre le hit (ou « throat hit »), une contraction du larynx lorsque celle-ci passe par voie buccale. Il se manifeste par une sensation rappeuse en gorge au passage de la fumée d’une cigarette ou la vapeur d’une ecigarette. Plus la concentration de nicotine est élevée, plus le hit est prononcé. Ce grattement caractéristique est généralement apprécié et donc recherché par les fumeurs et les vapoteurs. Enfin, la nicotine permet de soulager l’effet de manque, surtout au cours des premiers jours de sevrage.
Etant 5 à 10 fois moins concentrée que dans les cigarettes, la nicotine des eliquides se diffuse de façon plus lente et progressive dans l’organisme, sans provoquer de pics de plaisir. Il lui faudra en moyenne 30 minutes pour atteindre le cerveau, contre quelques secondes seulement pour le tabac. Elle est de surcroit exempte de tous les additifs présents dans les cigarettes et qui renforcent son pouvoir de dépendance. Cette nicotine pharmaceutique permet donc un sevrage qui certes sera plus long, mais qui se fera plus en douceur. Pour recevoir le même apport de nicotine, il faudra ainsi plus vapoter que fumer. Ces raisons expliquent pourquoi le vapoteur qui débute peut penser être « surdosé », mais ça n’est dans la plupart des cas qu’une impression.
LES ARôMES
• Qu’est ce qu’un arôme ?
Un arôme désigne à la fois un principe odorant émanant de diverses substances (végétales ou animales) et un additif alimentaire. Dans le second cas, il est définit par la législation européenne (Règlement (CE) N°1334/2008) comme étant « un composé ne pouvant être consommé en l’état mais se destinant à être ajouté à une denrée comestible ».
On distingue diverses catégories d’arômes, dont seule une partie concerne les eliquides. Tout d’abord, les préparations aromatisantes. Elles sont 100% naturelles, c’est à dire issues de matières premières présentes et identifiées dans la nature. C’est le cas par exemple des huiles essentielles et des distillats. Viennent ensuite les substances aromatisantes, qui sont des molécules synthétisées en laboratoire. Elles visent à reproduire la structure de molécules naturelles existantes ou à en créer de nouvelles, dites artificielles, soit introuvables au sein de notre environnement. Enfin, les substances aromatisantes naturelles correspondent à des molécules naturelles ayant subi un ou plusieurs procédés chimiques (extraction, purification… etc).
Le qualificatif « naturel » n’implique ainsi pas que l’arôme soit dénué de manipulations chimiques, ni que celui-ci soit bénin pour l’Homme.
• Les terpènes
Les terpènes sont des composés organiques naturels présents dans de très nombreux végétaux et particulièrement chez les conifères. On en retrouve beaucoup par exemple dans l’essence de térébenthine et les herbes aromatiques de nos cuisines.
Ils se présentent sous la forme de résines ou d’huiles végétales et confèrent diverses spécificités à la plante dans laquelle ils se trouvent. Bien souvent, ce sont eux les responsables de la couleur, de l’odeur ou du goût d’un végétal. Certains sont même pourvus de vertus médicinales et thérapeutiques : anti inflammatoire, analgésique, antibactérien… etc. Nous pouvons citer les plus connus comme étant le menthol (trouvable dans l’huile essentielle de menthe), la limonène (présente chez de nombreux agrumes) et le linalol (dans les huiles essentielles de lavande et de bergamote).
Une fois de plus, les terpènes sont utilisés dans pléthore de secteurs : alimentaire, cosmétique, en parfumerie ou pour les produits nettoyants. On trouve notamment la mention de terpènes chez les produits au CBD car ils contiennent des extraits de chanvre, la plante du cannabis. Ces composés peuvent être sources d’allergie, c’est pourquoi les fabricants doivent indiquer leur présence dans leurs produits.
• Les arômes dans la vape
Un eliquide contient dans sa composition entre 5 et 10% d’arômes en moyenne, d’origine naturelle et/ou synthétique. On y retrouve aussi parfois des terpènes. Seuls les arômes naturels peuvent porter l’appellation de « bio » si les normes biologiques sont respectées.
De nombreuses études ont démontré l’importance des arômes dans le cadre du sevrage tabagique, bien qu’une partie des vapoteurs préfèrent les saveurs neutres. En terme général, on retrouve les parfums tabacs, les fruités, les gourmands et les saveurs fraîches. Un eliquide « mono saveur » sera axé sur un arôme en particulier (pêche, fraise, noisette… etc). D’autres en associeront plusieurs pour élaborer une recette plus complexe (tarte au citron vert meringuée, thé noir aux fruits rouges caramélisés… etc). Ces produits ne contiennent bien sûr pas de sucre, mais évoquent seulement une note sucrée.
Les arômes des eliquides sont avant tout sélectionnés pour leur compatibilité à la pratique du vapotage. Pour cela, ils doivent répondre à deux critères essentiels : pouvoir être inhalés sans danger et supporter la chauffe de la résistance sans dégradation. Ca n’est pas le cas de tous les arômes naturels, d’où l’emploi de matières fabriquées. Nous pouvons citer l’exemple du diacétyle, une molécule que l’on retrouve naturellement dans de nombreuses plantes et qui permet d’amener un goût crémeux et beurré à une composition. Celle-ci peut être consommée sans danger dans l’alimentation mais devient toxique en inhalation. Le choix de préparations aromatiques de synthèse s’opère aussi et principalement pour des raisons financières, le coût d’un arôme naturel pouvant être considérablement plus élevé que celui de sa version synthétique.
FABRICATION & CONSERVATION
• Le steeping
Un eliquide s’élabore sur une certaine base de glycérine végétale (VG) et de propylène glycol (PG). Le fabriquant détermine les taux de ces ingrédients, de même que les grammages de nicotine. Il sélectionne soigneusement ses arômes et compose la saveur à l’aide d’un corps de métier bien spécifique : celui des aromaticiens . Ces élements sont mélangés en laboratoire suivant un ordre précis par une équipe de chimistes qualifiés et experts dans le domaine.
Le eliquide entre ensuite dans une phase de maturation, appelée « steeping » et au cours de laquelle le produit devra reposer fermé dans une pièce à l’abri de la lumière et à température ambiante (20°C). La durée du « steep » varie selon la nature des arômes et sera nécessaire au bon développement de ceux-ci dans le mélange. A titre indicatif et de façon générale, les compositions fruitées demandent 1 semaine de maturation, les jus frais (mentholés, anisés…etc) et épicés (café, vanille, réglisse, cannelle…etc) 2 semaines, les gourmands 3 semaines et les tabacs jusqu’à un mois entier.
• La conservation
Les eliquides sont des préparations chimiques sensibles aux conditions climatiques, il convient donc de les préserver de toute forme de détérioration malvenue. Pour cela, le produit se conditionne dans un flacon en verre ou en plastique correctement scellé. Il devra reposer dans un endroit sec dépourvu de lumière et à température ambiante.
• Qu’est ce que le DIY ?
Le DIY est l’acronyme de « Do It Yourself », signifiant « faites le vous-même » en anglais. Cette pratique consiste en la fabrication maison de eliquide, à l’instar de celle du reconstructible pour les résistances.
Pour ce faire, il faut s’approvisionner des ingrédients séparément auprès de fabricants spécialisés en eliquide. Le vapoteur commence par choisir les bases PG/VG avec le ratio désiré, un booster de nicotine si besoin et un ou plusieurs concentrés d’arômes. Le mélange s’effectue dans un flacon qui devra être muni de sa pipette ainsi que d’un bouchon hermétique. Le port de gants en latex (ou vinyle en cas d’allergie) est recommandé, la nicotine étant toxique par voie cutanée. La première étape consiste à ajouter la nicotine aux bases, la deuxième les saveurs. Des calculateurs DIY sont mis à la disposition des vapoteurs pour savoir en quelles proportions mélanger ces ingrédients. La dernière étape concerne le temps de maturation et les règles de conservation du produit.
Le DIY présente ainsi peu d’inconvénients (résultat non escompté, steeping insuffisant, mauvais dosage… etc) pour beaucoup d’avantages. Plus économique, cette pratique ludique et quelque peu instructive occasionne une certaine liberté quant à la composition chimique de son eliquide.
LéGISLATION DES ELIQUIDES
• Quelques points de réglementation
Les eliquides commercialisés sur le sol européen sont élaborés à partir d’éléments qui sont certifiés conformes aux normes européennes et en lien avec les prescriptions de la TPD (Directive Européenne sur les Produits du Tabac). Il s’agit de la Directive 2014/40/UE du Parlement européen et du Conseil et qui porte sur la réglementation, la fabrication ainsi que la commercialisation de tous les produits liés au tabac. Elle impose entre autre aux fabricants des normes minimales de sécurité et de qualité pour les produits relatifs au vapotage, ainsi que l’obligation d’informer les états membres de la mise sur le marché européen de tout nouveau produit. Depuis 2016, elle limite à 10 ml le conditionnement des eliquides contenant de la nicotine, un grammage maximal de 20 mg/ml ainsi que la mise en place d’une bague d’inviolabilité (sécurité enfant) sur les bouchons des flacons. Elle interdit de plus la publicité pour la vape au sens large, que cela soit pour les cigarettes électroniques ou les eliquides.
La DGCCRF (Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes) impose la mention de pictogrammes à l’étiquetage d’un flacon de eliquide. Au commencement, le pictogramme « toxique » (représenté par une tête de mort entourée d’un losange rouge) était obligatoire pour les produits contenant un minimum de 5 mg/ml de nicotine. Il servait d’avertissement et de prévention pour les mineurs et personnes plus exposées aux risques sanitaires et faisait référence au caractère potentiellement létal du produit en cas d’ingestion. Celui-ci a depuis 2016 été retiré pour laisser place au pictogramme « nocif », imagé par un point d’exclamation dans un losange rouge. Il est apposé aux flacons dont la teneur en nicotine s’élève au moins à 2.5 mg/ml.
L’ANSES (Agence Nationale de Sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) est l’organisme assurant la sécurité, la conformité ainsi que la traçabilité des produits destinés aux consommateurs sur le sol français. Dans le cas de la vape, son objectif est de pouvoir évaluer les risques liés à cette pratique afin d’approfondir les connaissances en la matière.
L’AFNOR (Association Française de Normalisation) est une institution sanitaire délivrant une certification aux produits répondant aux critères de conformité des eliquides et des cigarettes électroniques. Elle constitue un gage de qualité supplémentaire pour les fabricants mais n’est en rien obligatoire. La norme AFNOR XP D90-300 en particulier vient renforcer ce qui a déjà été instauré par la TPD en prohibant l’usage de métaux lourds, d’édulcorants, d’huiles végétales et de vitamines dans les eliquides. Elle interdit de plus la présence de divers sucres (qui produisent des vapeurs toxiques en inhalation) et de substances classées nocives telles que le diacétyl, l’acroléine, l’acétaldéhyde et le formaldéhyde. Nous pouvons également citer les colorants alimentaires parmi les interdits en France et plus largement en Europe.
Aux Etats-Unis, c’est la FDA (Food and Drug Administration) qui est depuis 2016 l’organisme responsable de la législation encadrant tous les produits de la vape.
• Grade pharmaceutique
Les bases PG/VG ainsi que la nicotine employées dans les eliquides sont de grade pharmaceutique, c’est-à-dire en accord avec les normes internationales établies par les Pharmacopées Européenne (EP) et Américaine (USP). Ces organisations visent à assurer la qualité des matières premières à l’issue de divers bilans d’analyses. Elles délivrent ensuite un certificat de conformité aux fournisseurs respectant leurs cahiers des charges.
Les arômes quant à eux sont toujours de grade alimentaire. Dans le cas où la VG serait de grade alimentaire, elle devra s’accompagner de son certificat d’alimentarité comme susmentionné.
Tous les eliquides commercialisés sur le sol européen s‘accompagnent de leur fiche de données de sécurité (FDS), qui devront pouvoir être mises à disposition du consommateur s’il en fait la demande.
• L’étiquetage d’un flacon de eliquide
Tout comme le flacon, l’étiquetage doit être en adéquation avec la réglementation en vigueur. Ces informations permettent à tous les fabricants une bonne traçabilité de leurs produits. Voici la liste des mentions à faire apparaître sur un flacon de eliquide :
• Le nom du fabriquant ;
• Les coordonnées du fabriquant (adresse et numéro de téléphone) ;
• Le nom du produit ;
• Le grammage en nicotine exprimé en mg/ml ;
• La liste des ingrédients ;
• La date limite d’utilisation optimale (DLUO) ou date de durabilité minimale (DDM) ;
• Un numéro de lot ;
• La mention « centre antipoison » ;
• La mention « nicotine » accompagnée de son pictogramme ;
• Le symbole du triangle en braille applicable à tous les produits dangereux et impropres à la consommation ;
• Les pictogrammes « femme enceinte » et « interdit aux mineurs » ;
• Les conseils de prudence déterminés par la DGCCRF.
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